Le parfum de la mort dans une brume macabre... [ V.Crow ]

Rick Sanders, un jeune homme d'une vingtaine d'années. Le genre de mecs a qui tout réussis. Une fiancée et un gosse, un appart dans le quartier chic de la ville et, qui plus est, brillant dans le monde des affaires. Il fait partie de ce genre d'opportuniste à qui aucune occasion n'échappe et, ce, quelles soient positives ou non. Et pour cause, il a un certain talent pour venir transformer les pires catastrophes en des chances inégalable, enfin, dans l'optique de son profit quotidien bien évidemment. Complexe? Et pourtant si simple... Néanmoins, ce genre d'attitude où tout vous réussis vous permettrait sans nul doute de faire une brillante carrière d'hommes d'affaires ou de lois dans une grande ville telle que New-York ou encore à Los Angeles. Cela dit, quand on est dans une ville tel que Sin City et que l'on refuse de s'allier aux grands pontes locales, l'on y met de sa poche et, même, de sa vie. Oui, la vie, ce cadeau si pur et précieux que l'on reçoit de nos parents par un heureux hasard et qui peux être enlever tout aussi rapidement par la fatalité du destin ou, encore, par la main de l'Homme lui-même... Comme cela était le cas pour ce jeune Sanders...

Oui, son corps gisait sur le sol, du sang s'échappant d'une palie, sans doute possible, réalisé par une arme à feu posée à bout portant. La couleur rosâtre de ses joues viraient déjà à la douce pâleur des morts alors que son regard bleuté, sans vie, étaient tournés vers la beauté d'un océan sombre et macabre. Tout en le voyant allongé là, inconscient, et prêt à ne plus jamais se réveiller, un bruit de cliquetement métallique résonna, suivi d'un léger souffle d'expiration. Oui, Miles s'allumait une bonne cigarette, son travail maintenant terminé. Il restait là, face au cadavre, vêtu de son costume traditionnel et ne semblant guère avoir de réaction, si ce n'est que son regard posé sur le corps de Sanders semblait lui déclarait : 'Ne m'en veux pas, c'est la fatalité, on y peut rien'. C'était un moyen comme un autre de se soulager la conscience. Pour Miles, tout était destiné et oeuvre de ladite fatalité. Enfin, si c'était vraiment le cas, l'on ne peut pas franchement dire qu'il était né sous une bonne étoilre mais, cela, ca faisait longtemps qu'il l'avait compris.

Il ferma alors les yeux, son pied se posant sur le corps de ce défunt père de famille et, d'un geste lancinant, semblant faible sans l'être, il poussa le corps au delà de la berge des docks, le jeune Sanders disparaissant alors dans un bruit d'éclaboussement qui serait signe de son oubli pour toutes les personnes vivant dans cette ville. Un contrat de plus... Un mort, encore une fois... Tel était la vie... Si Miles ne l'aurait pas exécuté, un autre s'en aurait chargé et, sans doute, avec beaucoup plus d'animosité. Donc, d'une certaine manière, l'âme du défunt devait se réjouir d'avoir eu Standford comme messager de la mort. Et puis, ce fut un service pour un autre. Le tueur l'avait libéré d'une vie merdique qui n'aurai pu aller en s'arrangeant et, de son côté, la victime permettait ainsi à Miles d'empocher un peu d'argent, question de vivre décemment en ces temps difficiles...

Sur ce, notre jeune ami replaça les mains dans ses poches et, sans un mot, il reprit sa route, ses pas étant alors le son venant troubler ce silence de mort que Miles ne redoutait pas, sans l'apprécier pour autant. Cela faisait simplement du bien de ne pas entendre des bagarres, ni des coups de feu. Ca changeait de d'habitude quoi. Néanmoins, ce n'est pas pour autant que lorsque le silence est roi, la sureté est de mise, non. Dans une ville où le mot p^éche semble tout gouverner, l'endroit le plus sombre et le plus silencieux est sans cesse le repère des hommes et femmes les plus redoutables de cette cité... Tout comme l'avait apprit Rick Sanders il y a de cela quelques minutes. Mais, connaissant la leçon, Miles, de son côté, ne se sentait pas prêt à quitter ce bas monde. Voilà pourquoi, dans ce qui semblait être son éternelle somnolence, notre mercenaire redoublait de prudence en sentant une de ces présences qui vous fait froid dans le dos et qui ne se montre que pour vous toucher là où ca peut faire le plus mal...

Drôle de vie qu'est celle du quotidien des habitants de Sin City, n'est ce pas?

Pourquoi Vincent était-il venu sur les docks ce soir? Un contrat? Un rendez-vous? L'envie de venir respirer l'air marin vicié par les usines toutes proches? Non, il était tout simplement sortit de son agence quelques temps plus tôt et avait décidé de se promener un peu au hasard des rues et des ruelles comme il le faisait parfois, découvrant ainsi différents quartiers de la ville qu'il ne connaissait pas, c'est toujours bon d'en apprendre un maximum sur l'endroit où on travaille, comme ça on est jamais prit au dépourvu.

Marchant tranquillement les mains dans les poches et une clope au bec, Vincent avançait dans une des ruelles parallèle aux docks, ses deux flingues bien rangés dans leur holster respectif et son épée bien attachée en biais sur son dos. Pourquoi avoir emporté tout son attirail? Tout simplement parce qu'à Sin City, les rencontres dangereuses sont monnaie courante et on a plus de chances de tomber sur un assassin ou un voyou que sur une vieille dame promenant sa saleté de caniche.
Il fit halte un instant et leva les yeux au ciel, tentant désespérément d'apercevoir les étoiles qui, en toute logique, devaient briller dans le ciel, mais ce n'était pas le cas, les rejets de fumée des usines toutes proches couvraient le ciel, rendant toute observation astronomique impossible, quel dommage, dire qu'il n'y a rien de mieux que de regarder un magnifique ciel étoilé tout en se promenant, misère de misère, dans quel monde vivons nous?

Un bruit attira l'attention de Vincent, un gros plouf, mais pas n'importe quel genre de gros plouf, le genre qui vous informe qu'on vient de jeter un truc bien lourd à la flotte, et ce truc en question, ça devait sans doute être un cadavre fraîchement abattu, quoi de mieux que l'eau polluée et sombre des docks pour dissimuler un corps? Enfin, tout ça pour dire qu'il y avait sûrement un assassin dans le coin, ou alors juste un type qui s'était défendu d'une agression, enfin soit, un mec en avait buté un autre et il se débarassait des preuves..Intéressant, allons y jeter un oeil..

Rallumant une cigarette, Vincent quitta sa ruelle pour atterrir en plein sur les docks, les cercles dans l'eau lui désignaient l'endroit où le corps avait dû être jeté, c'était pas trop loin de là où il se trouvait...Tien, y'avait un autre type pas loin, et il se dirigeait dans la direction de Vincent.
Malgré qu'il fasse sombre, les quelques lampadaires éclairaient l'inconnu de leur lumière blafarde et notre cher ami pu alors aisément deviner les traits du visage de l'inconnu.
Esquissant un petit sourire amusé, Vincent se remit en route, marchant en direction de ce type étrange sans dire un mot, le bruit de ses chaussures sur le bitume laissait échapper un bruit clair et net afin de bien montrer qu'il était là.

Arriva le moment où ils se croisèrent, l'un passant à coté de l'autre, pour sa part, Vincent ne jeta pas un seul regard à l'homme, à quoi bon de toutes façons, les gens de cette ville étaient si paranoïaques qu'un simple regard pouvait être prit comme un défi, enfin, pas de regard mais Vincent ne put tenir sa langue pour autant, c'était plus fort que lui...

"Alala, si c'est pas malheureux, polluer la flotte avec ses déchets, quel manque de civisme, franchement..."

Un fin et léger brouillard s'était lever, venant alors plonger les docks dans une ambiance digne des vieux polars des années cinquante, où se déroulait histoire de mafia, trafic en tout genre et complot policier. Le plus ironique c'est que, en dehors de cette ambiance involontaire de la nature en ce moment précis, le climat de la ville de Sin City était continuellement à l'image de ces anthologies du cinéma américain. Et, question de faire honneur à ces vieux films, Miles marchait là, tranquillement, clope au bec, un peu de fumée due à la cigarette s'échappant de ses lèvres et de ses narines alors que son visage était inlassablement tourné vers le sol et, ce, malgré la présence de cet inconnu. Et oui, bien rapidement, Miles avait compris qu'un autre individu était venu flâner sur les quais en cette heure tardive. La raison de sa venue? Nul ne pouvait le savoir autre que lui-même. Il aurait très bien pu être un de ces témoins génant tout comme un passant totalement inoffensif qui aurait sans doute préféré fermer les yeux sur ce qu'il aurait pu voir et, ainsi, éviter éventuellement un quelconque ennui avec Miles...

Sur ce, les deux hommes passèrent l'un à côté de l'autre. Miles ne releva pas la tête et ne s'arreta même pas lorsqu'il fut à hauteur de cet étrange inconnu vêtu d'une grande veste rouge et d'une longue épée attaché dans son dos. Une longue épée... Hum... Accompagné d'une chevelure argentée qui plus est... Miles avait entendu parler d'une homme comme àa à Sin City. Une sorte de mercenaire solitaire, également mais qui, à la différence de notre jeune ami, avait ouvert une agence pour venir en aide à tout ceux dans le besoin. Ce n'est pas ça, le but était louable mais, Miles avait des doutes quand à la réussite des affaires de ce cher individu dans une ville où tout le monde vit pour soit et où même le plus honnête des hommes ne peut se contenter de la plus honnête des vies. Mais bon, comme un proverbe le dis si bien dans un pays d'europe, tout ca ne nous rendra pas le Congo. Ainsi donc, Miles continua son chemin, sans se soucier de cette présence jusqu'à ce que cette dernière ne se permette une réflexion quand aux évènements qui venaient d'avoir lieu. Miles s'arrêta alors, sans se retourner et sans bouger un quelconque de ses membres. Un simple rictus se dessina sur ses lèvres à la plus grande discrétion du jeune homme à l'épée.

"Que voulez-vous? Peut-être que si vous transformeriez votre agence en salon funéraire, nous n'aurions pas à polluer davantage le climat de cette sombre citée..."

Sur ces paroles, sans faire résonner le bruit d'un quelconque crachat, son mégot de cigarette quitta ses lèvres pour venir entâmer une longue chute libre vers le sol qui fut interrompue par un mouvement de pied qui propulsa ledit mégot un peu plus loin sur les docks. Et, aussitôt, sans un mot, les bruits de pas lancinnant résonant sur le bitûme reprirent leur chemin, Miles ne rajoutant absolument rien à ce cher étranger. Peut-être ce dernier l'accosterait-il une nouvelle fois, peut-être pas. En réalité, il n'en n'avait que faire. Tant qu'il n'avait pas à devoir à se battre une fois de plus car, ce n'est pas parceque l'on est cataloguer au rang de gangster qu'on est forcément une brute sanguinaire sans état d'âme. Et, cela, ce cher monsieur Crow devait sans nul doute s'en douter...

La réflexion de mossieur le tueur fit sourire notre cher Vincent, donc ce type savait qui il était, fort bien, cela lui donnait seulement un petit avantage, rien de plus, car on peu connaître quelqu'un de nom sans pour autant savoir de quoi il est capable. Néanmoins, il serait injuste que ce type soit le seul à en savoir plus sur l'autre non? Alors autant lui poser quelques petites questions non? Sur ce, Vincent se retourna et fixa le dos de l'homme, il aurait été si facile de lui loger une balle entre les homoplates, mais il n'était pas en mission pour le moment alors pas touche aux flingues...

"Votre connaissance m'impressionne, mais je ne pense pas avoir la chance de vous connaître, vous êtes?"

Bah oui quoi, quand on est poli et bien élevé, on se présente non? Enfin, en toute logique c'est ce que Vincent aurait du faire mais chaque chose en son temps, ce curieux bonhomme en savait déjà assez pour le moment et s'il tenait à en apprendre plus, qu'il réponde a la question qui venait de lui être posée et on verrait bien.
Gardant ses mains dans ses poches, Vincent se mit à suivre mister je crache ma clope sans bruits, il avançait plus ou moins au même rythme, ne tenant pas vraiment à le dépasser mais ne voulait pas du tout se faire ditancer.
Pompes funèbres hein? C'est pas une mauvaise idée mais...

"Et en ce qui concerne mon agence, elle restera telle qu'elle, jsuis plus habitué a faire des cadavres, alors m'en occuper hein..."

Sûr que l'autre n'en aurait rien à faire des explications de Vincent, vu comment il avait expédié sa réflexion de tout à l'heure, mais au moins, ça meublait la conversation, c'était déjà ça non?

» Vincent Crow