[fini] Etrange promenade

Glissant entre les morceaux de bois, de béton, les restes de piètres repas et les saletés environnantes, July n'était qu'une ombre gracieuse qui se déplaçait avec rapidité, contournant les HLM pour ne rester que dans les endroits les plus sombres. L'obscurité était son amie... Cherchait-elle quelque chose ? Quelqu'un ? Peut-être... Nul ne le savait excepté Sogu, puisque c'était elle qui lui avait donné cette mission.

Son regard étincelait, doré à la lumière électrique de quelques rares lampadaires délabrés, sur lesquels les traces de couteau et de balles se lisaient encore facilement. La Banlieue était en effet un lieu de combat privilégié car la police n'y intervenait presque pas. Trop "Dangereux". Pas pour July qui s'en contrefichait. Elle avançait, toujours aussi indetectable... Seul un parfum fleuri et aussi léger et pur que la plume d'un ange flottait dans l'air. Sa trace...

[ HRP : Je me permet hein ^^ ]

En plein milieu de cette soirée douce et calme, quelques voix de vieux esprits condamnés à errer dans des débris des HLM présent dans cette ville s'élevaient dans les cieux afin de venir glacer le sang du premier visiteur importun franchissant ces lieux de débauche, de violence et théâtre de quelques pires atrocités dont vous n'auriez même pas la force d'imaginer. Un lieu sinistre et sombre qui, malgré son apparence, recueillait de temps à autres la présence de jeunes adolescents ou de quelques gangs venant soit squatter ici pour raison d'être sans logement ou, simplement, pour venir effectuer leur petit trafic. Bref, rien de bien extraordinaire mais, plutôt, assez commun à Sin City. Et c'est précisemment en ce lieu que l'ombre, qui venait calmement à la rencontre des débris, avait passait passé la plupart de son adolescence...

Un bruit de pas lent, venant se poser sans grande vigueur au sol et, pourtant, venant alors se répercuter contre les parois en ruines d'un immeuble semblant avoir exploser il y a peu. Un pas qui semblait nullement se vouloir discret malgré ce qui pouvait se passé à l'intérieur de ces lieux. Et, bientôt, afin de ne plus être seule, une odeur de nicotine venant alors se mêler à l'odeur de poussière et de sang séché se distingua de cet étranger venant parcourir sereinement ces lieux. Sereinement, ce dernier devait sans doute être fou pour se comporter de la sorte en un tel endroit mais, lorsque l'on connaissait l'animal, l'on était plus étonné...

Les cheveux couleurs corbeaux, des vêtements laissant entrevoir, sous les fins rayons de la lune se nichant au coeur des débris, des reflets d'un tissu tendant entre le bleu foncé et le noir, le visage baissé et le regard semblant totalement inexistant. Oui, il ne pouvait s'agir que de lui, Miles Standford, l'un des mercenaires de Sin City. Ce dernier aimait venir flâner de temps à autres ici, lorsqu'il n'avait rien à faire et que l'envie de pizza et ou d'amaretto ne lui était pas encore présente. De plus, c'était comme une espèce d'hommage silencieux à ces lieux qui lui avait permis, en quelque sorte, d'être le mec assez débrouillard, malgré son apparence de perdu, qu'il était aujourd'hui.

Néanmoins, ses pas s'arrètérent au bout de quelques secondes, Miles ne prenant même pas la peine de bouger. Mais, il sentait un parfum, malgré l'odeur dégagé par sa Marlboro. Un parfum doux et sucré, bref, un vrai délice pour les narines mais, toutefois, qui indiquait qu'il n'était pas seul et que, donc, un éventuel danger n'était pas exclure. Maintenant, restait à voir si ce danger serait mortel ou non... Comment le vérifier? Hum... Bonne question... Mais Miles opta pour la plus simple solution du monde. Il se remit tout simplement en marche, du même pas lent et léger, ne relevant toujours pas la tête, les mains dans les poches et continuant à fumer sa cigarette sans avoir l'air de se poser la moindre question. Mais bon, comme on le dit assez souvent, les apparences sont parfois trompeuses...

[Evidemment !!! ]

July était une jeune fille qui, malgré son jeune âge, était entraînée aux missions. Son oreille était donc habituée à entendre les bruits les plus infimes, son nez à respirer et détecter les éventuelles odeurs inhabituelles et pouvant repérer un danger potentiel, et ses yeux perçaient plus que ceux de quiconque, l'obscurité, si habitués à la pénombre qu'ils se sentaient presque vulnérables le jour. La présence d'un inconnu dont le pas résonnait froidement contre les vieilles dales de pierre ne tarda pas à être remarquée par la jolie brune qui glissa le paquet qu'elle tenait précédemment dans l'une des poches de son "manteau". En réalité c'était plus exactement une cape, munie d'un capuchon, couleur d'ébène, qui recouvrait son visage pâle. July s'arrêta. Immobile et silencieuse, sa main glissa sous le tissu, le long de sa taille pour se poser sur un petit poignard qu'elle était prête à dégainer afin d'assurer sa protection. Ainsi munie, la jeune fille sortit de l'ombre, sur un semblant de petite "place", entre quelques montagnes de débris et deux ou trois HLM. Un homme se tenait devant elle, et la lumière de sa cigarette rougeoyante se refléta dans son sombre regard chocolat. L'odeur amer et piquante vint lui chatouiller désagréablement les narines, July fronça les sourcils. Le tabac n'était pas chose qu'elle appréciait par dessus tout, et quand elle pouvait saisir une occasion d'éteindre une cigarette, avec ou sans l'accord de son possesseur, elle s'en trouvait toujours réjouie.

Dans ses sombres pensées mesquines vis-à-vis de la petite chose lumineuse et puante qu'il tenait à la main, July s'approcha lentement, un sourire discret aux lèvres. De là où il était, l'inconnu ne pouvait savoir qui elle était, ni même ce qu'elle était. Homme ou femme... Profitant de cet avantage, July ne cessa sa marche jusqu'à se retrouver à quelques mètres du jeune homme. Son regard la frappa aussitôt. Un oeil vert, l'autre marron. Sans savoir pourquoi, July sut à cet instant qu'elle n'était pas prête d'oublier ce regard... Relevant lentement la tête, son capuchon bascula en arrière, dévoilant son visage pâle, son regard flamboyant et ses boucles brunes. Une expression froide sur le visage. La main serrée sur son couteau. July attendait. Si elle était venue, si elle s'était approchée aussi près, c'était pour ne pas avoir à subir une attaque lâche dans le dos. Si adversaire il y avait, elle saurait se défendre comme il le faut.

Certes, des pas résonnaient dans le ténèbre de ce silence presque effrayant mais, si la perspicacité de July ne lui faisait pas défaut, elle pouvait aisément comprendre que la discrétion n'était pas le but recherché et que, autrement dit, l'individu se dirigeant dans cet endroit se moquait bel et bien de faire une quelconque rencontre. Quoiqu'il en soit, en parlant de l'individu en question, il avait continué son chemin tout comme il était arrivé... Avec une simplicité effarante, bien qu'il savait qu'il était observé et même repéré par une personne et, plus précisemment, vue l'odeur du parfum, une femme... Sans nul doute une femme qui devait savoir se défendre pour oser se rendre dans un refuge tel que celui de ces ruines. Quand à son âge? hum... Environ les 18ans. Le parfum dont elle était emprunte était trop frais pour une jeune trentenaire et bien trop sophistiqué pour une simple adolescente. Bref, une analyse qui serait sans doute juste ou, approximativement proche de la réalité, pour ne pas changer mais, ce qui n'allait pas changer, c'était le fait que Miles faisait sa petite ballade.

C'est alors que, arrivant dans ce qui pourrait faire office de clairière au coeur des débris, une petite place éclairée par les rayons de la lune, Miles s'arréta d'un pas net. Son visage toujours baissé et masqué par les reflets ombrés de ce lieu abandonné savait que l'inconnue présente en ces lieux lui faisait face. Une jeune créature dissimulée sous une étrange cape et semblant être prêtes à toute éventualité vu que l'une de ses mains était dissimulés. Cela fit d'ailleurs décocher un léger rictus sur le coin gauche des lèvres de Miles alors que son visage se redressa, ses pupilles bi-colores se plongeant alors sur le visage masqué de la jeune personne. Quoiqu'il en soit, ce personnage étrange et inconnu semblait prendre de l'assurance sous l'effet de son identité mystérieuse et avança jusqu'à arriver, bientôt, à hauteur de Miles qui ne bougeait pas d'un poil.

Le temps semblait s'être arrêté l'espace de quelques minutes alors. Le regard de Miles inlassablement sur ce qui faisait office de visage à cette personne et, inversémment pour l'inconnue qui, rapidement, dévoila tout de même ce masque de réalité qui n'était autre qu'un théâtre de couleur pâle et brunâtre. Un visage semblant si étrange, si dangereux et ravissant à la fois. Celui qui dévoilait une femme à la personnalité complexe et au caractère bien trempée, déterminée même, ce qui ne déplaisait pas à notre jeune mercenaire qui, de son côté, restait là sans réaction. Enfin, tout du moins, sans réaction, c'est bien vite dit. Sa main droite quitta la poche de son pantalon dans un mouvement léger, comme pour montrer d'une certaine manière qu'elle n'avait rien à craindre. Il vint alors saisir le mégot de sa cigarette qu'il balança alors sur le sol quelques mètres plus loin.

Il reprit alors sa route, comme si de rien n'était, passant alors aux côtés de la jeune femme sans lui dire uyn seul mot, sans même sembler lui adresser un seul regard. Non... Tout ce qu'elle pu entendre, ce fut alors le bruit d'un petit carré cartonné planant dans les airs sur lequel était inscrit un nom, un prénom et un numéro de téléphone... Miles Standford : 555-8275.

"On sait jamais... C'est dangereux par ici..."

Dit-il d'une voix calme, avec un air presque absent, comme si ce qu'il disait n'avait pas d'importance à ses propres yeux. En même temps, tel était Miles...

Ce fut avec un certain plaisir que July vit disparaître le mégot rougeoyant de la cigarette. Pourtant celui-ci venait de le lancer par terre. Si ç'avait été dans la vieille ville, ce jeune homme se serait très certainement retrouvé avec un couteau sur la gorge, sans même qu'il ne s'en rende compte. Mais July n'était pas "chez elle", tout du moins pas dans son quartier, et elle ne savait pas si cet homme était maître du territoire. D'autre part, elle était affreusement préoccupée par autre chose...

"Dangereux ?..."

Sa voix avait froidement martelé le silence en le rompant brutalement. puis un bref silence se fit durant lequel July esquissa un savoureux rictus mi-amusé, mi-dangereux.

"Je ne crains pas le danger." répondit-elle aussitôt, défiant du regard le propriétaire du carton qu'elle ne saisit pas, daignant à peine lui accorder un regard.

Elle avait cependant aperçu les quelques nombres. Une carte de visite ?!!! Que pensait-il donc ? Qu'elle n'était qu'une innocente jeune fille sans famille, orpheline, sans personne pour l'aider à se défendre puisqu'elle n'en était pas capable elle-même ? Et qui était-il donc pour oser profaner de telles insinuations par le simple lancer de ce carton blanc ?

"Pourquoi voudriez-vous m'accorder une certaine protection sans même me connaître ?" ajouta-t-elle d'un ton suspicieux.

On rencontrait toutes sortes de gens par ici. Mais cet individu au regard bicolore était plus étrange que tous les autres réunis. Pourquoi lui donner son numéro de téléphone ? July n'en avait pas besoin... D'ordinaire, c'était elle qui le donnait à ses "proies", toujours amplement satisfaites de son travail. D'ordinaire, c'étaient les autres qui s'accrochaient à elle, et non le contraire. Jamais July ne pourrait accepter de dépendre de quelqu'un, et encore moins d'un inconnu ! Et pour le prouver la jeune fille fit doucement miroiter l'arme qu'elle tenait fermement, et celle-ci se mit à scintiller sous les rayons lunaires. Il ne pouvait ne pas l'avoir aperçu, July en était consciente et elle fit rapidement disparaître la lame tout comme elle était apparue.
Levant alors la tête, elle plongea de nouveau ses prunelles chocolat dans le regard de l'homme qui semblait s'éloigner. Etait-ce une impression ou bien celui-ci avait-il décidé de retarder son départ ? Peu importait. Si cela continuait ainsi, c'est elle qui ne tarderait pas. Elle avait une mission. Le contact de la petite bosse dans sa cape contre son corps le lui rappelait. Pourtant, July ne pouvait s'empêcher de garder le contact établi par leurs regards, comme... captivée ?...

Visiblement, la réaction de la belle ne se fit pas attendre une fois que le bout de carton fut à ses pieds avec les coorodonnées de Miles. Avant toutes choses, elle sembla surtout se concentrer sur les propos de l'individu qui lui avait dis que le coin n'était pas très sûr. Mais bon, il n'était pas tombé de la dernière pluie, elle n'avait rien d'une touriste et, de ce fait, connaissait sans doute la ville des pêchés aussi bien que lui, peut-être même mieux. Mais cela, qu'importe aprés tout. Néanmoins, la voix froide et claquante de la jeune femme le fit avoir, à nouveau, un léger sourire à la discrétion de cette demoiselle en question. 'Je ne crains pas le danger'... Le genre de phrase que Miles considérait comme l'apanage des idiots et des faibles. Pourtant, elle ne semblait pas faire partie de ces deux catégories. Répondait-elle alors avec sincérité à ces propos précedent ou essayait-elle de se convaincre que rien ne pouvait ébranler cette espèce d'apparence ravissante dissimulant un caractère de pierre qu'elle s'était sans nul doute forgée au fil des années? Aller savoir...

Quoiqu'il en soit, notre jeune ami ne répondit pas tout de suite, s'arrétant tout de même au bout de quelques mètres alors qu'elle regardait sa carte. Miles lui faisant toujours dos, son visage se tourna alors légèrement en arrière, ses lèvres dissimulés par le col relevé de sa chemise blanc oeuf. Apparement, elle ne faisait guère partie de la clientèle dans le besoin vu sa réaction en regardant ladite carte. Néanmoins, si elle ne faisait pas partie de cette première catégorie, elle devait appartenir à la deuxième... Autrement dit, celle des gens influents qui ne se prive pas de se payer le service de quelques professionnels à l'occasion, question de ne pas trop se salir les mains. Sur ce, lorsqu'elle lui posa la question relative à la protection, Miles baissa son visage et le replaca vers le sol, ne regardant alors plus son interlocutrice.

"Je n'ai pas dis que j'offrais une protection... J'offre mes services dans bien des domaines... Tout simplement..."

Il voulu alors refaire un pas en avant mais, soudainement, s'y arrêta aussitôt, tournant alors avec discrétion son visage vers elle, une nouvelle fois. C'était comme une sorte d'instinct, de pressentiment qui l'avait stoppé dans sa marche et lui disait de rester là, comme si cette entrevue avec elle n'était pas encore terminée. Et, comme de juste, les choses semblaient alors se corser lorsque mademoiselle, pour prouver son indépendance face à un quelconque protecteur solitaire, sorti ce qui n'était autre qu'une arme blanche et dont la lame fut parcouru par le pâle reflet de la lune.Miles fixait cette lame avec attention les quelques secondes où notre chère demoiselle l'arborait avant de lui refaire prendre place au creux de sa bien étrange tenue.

"Félicitations, mon cuisto en a une de deux fois cette taille et s'en sert comme un véritable maestro, pourtant, je suis toujours en vie..."

Ironisa-t-il tout en fermant les yeux lorsqu'il fit sa réponse. Son visage était toujours tourné vers elle et en biai, partiellement dissimulé par le haut de son costume traditionnel.

"Donc, comme je le disais, au cas où, n'hésitez pas..."

Et hop, il rebascula sa tête sur le chemin qui était devant lui et, les mains dans les poches, reprenait sa marche de manière assez lente, ayant alors compris que l'intérêt mystérieux et quelque inexplicable qu'il avait éveillé en elle la pousserait à le suivre ou, en tout cas, à le revoir. Pëut-être l'interpellerait-elle une fois de plus? Ou alors elle tenterait sans doute de faire pardonner ce semblant d'arrogance qu'il avait eu à son égard. Nul ne pouvait encore le savoir mais, cet échange peu coûtumier était sans doute loin d'être terminé entre ces deux jeunes gens...

"Je n'ai pas besoin de vos services à moins que vous ne soyez un professionnel dans le domaine des plantes les plus rares et pouvant être utilisées lors de la confection de poisons. Si dans ce cas vous pouvez me fournir pareils ingrédients, je prendrai votre carton. Sinon non. Et jamais je ne connaîtrai ni votre prénom ni votre nom, et encore moins votre numéro de téléphone."

July avait parlé. C'était la vérité. Elle n'avait besoin des services de personnes hormis concernant l'approvisionnement de plantes. Le seul et unique domaine sans doute où ses connaissances ne lui permettaient pas de subvenir à ses besoins. C'était ainsi.
Puis à la vue de la lame argentée, l'inconnu fit allusion à son cuisto. July ne put s'empêcher de penser qu'une pareille répartie qu'elle trouvait à la fois amusante et minable, ne pouvait venir que d'un homme assez intelligent pour faire des liens entre des choses peu improbables, doué dans l'art du combat, qui constituait d'ailleurs peut-être son métier, puisqu'elle ne décelait pas la moindre goutte de peur en lui, probablement riche, ou sans problèmes d'argent puisqu'il avait un cuisto personnel et que son arrogance était sans limites, mais également pas assez brillant pour faire partie des grandes tables de ce grand monde, intuition féminine au vu de ses paroles, de ses gestes et de sa démarche qui n'était certainement pas celle d'un politicien. Tant de déductions si rapides lui arrachèrent un sourire. Il n'était pas de la police, la politique n'était pas son domaine, c'était donc un criminel ou un membre de la Mafia. S'il appartenait à la Mafia, July ne tarderait pas à le découvrir et elle lui en ferait patir... Si c'était un criminel, et elle penchait plutôt pour cette option, alors... Alors rien du tout. Elle se contrefichait de sa présence.

Ne trouvant rien à répondre à sa dernière remarque, qui était d'ailleurs plus la simplette répétition d'une précédente remarque plutôt qu'une véritable nouvelle remarque, July tourna la tête rapidement, ses boucles brunes donnant l'illusion de faire disparaître son visage pâle, ses lèvres rouges, et l'éclat presque fiévreux de son regard chocolat. Rabattant son capuchon sur sa tête, la jeune fille prit une autre direction et poursuivit sa marche, abandonnant joyeusement le carton au sol après avoir pourtant rapidement et discrètement lu les informations qui s'y trouvaient et retenu la moindre lettre, le moindre chiffre. Son intelligence et sa mémoire le lui permettaient amplement. Tournant ainsi le dos à "Miles", July se révélait la gagnante de cet entretien puisqu'elle savait désormais bien plus de choses sur son identité que lui sur la sienne. Une règle qu'elle avait appris à appliquer depuis qu'elle était toute petite, une règle qui s'avérait vitale à Sin City, et ce d'autant plus dans la banlieue.

Se demandant avec curiosité si elle entendrait de nouveau parler de "Miles" au regard bicolore, July serra de nouveau son petit paquet pour s'assurer qu'il était toujours là, et un mince sourire aux lèvres, elle disparut définitivement dans la nuit et l'obscurité.

"Qu'à cela ne tienne..."

Répondit alors simplement la voix de Miles disparaissant au creux de la nuit, des ténèbres. Elle ne prendrait pas sa carte mais, inévitablement, il savait qu'elle ne se priverait sans nul doute de mémoriser ses informations sur son identité. Tout comme elle, il avait appris, à ses dépends à l'époque, que toutes informations privées était un atout plus qu'important dans ce monde de Sin City. Voilà pourquoi, à l'heure actuelle, Miles avait appris, par simple observation, à reconnaître les personnes les plus renommées, ou parfois non, de la ville entière. Cela dit, il n'arrivait pas à mettre un nom sur le visage de la jeune femme, ni sur son parfum. Peut-être parceque tout ceux osant évoquer le nom de la belle en question en venait à la trahir et, ainsi, mourrir dans l'heure qui suivait. Une chose était sûr, lorsque l'on connaissait très bien la ville mais que votre nom ne circulait pas au milieu des rues, c'est que vous étiez quelqu'un de redoutable ou, encore, un simple clochard mais, cette dernière éventualité ne correspondait absolument pas à la jeune femme...

Voilà, maintenant, ils s'étaient tous deux séparés, Miles continuant sa route tranquillement, tête baissée, la belle créature, elle, s'évanouissant tout simplement au plus profond du coeur de la nuit et des ombres que pouvaient procurée cette dernière, au plus grand profit de la demoiselle...
Leur rencontre s'était terminé aussi simplement qu'elle avait commencée mais, cependant, était-elle réellement terminée...?

----- 1/4 d'heure plus tard -----

Miles avait cessé de marché. Ses pas l'avaient guidé dans un endroit qu'il ne connaissait que trop bien. Une sorte de hall, totalement en charpie suite aux incidents survenus ici avec le temps, dans lequel il avait passé la moitié de son adolescence avec son ancien 'gang'. C'est endroit même où il avait appri à se battre, se défendre, manipuler les armes à feu... Ce genre d'endroit qui avait profondément marqué le chemin de sa destiné jusqu'à le conduire à la situation où il en était arrivé aujourd'hui... Autrement dit, un criminel... Un mercenaire traitant avec le plus offrant et n'étant pas spécialement vu des flics. Ben oui, en quelque sorte, Miles foutait sa merde en déssoudant des têtes sur lesquelles reposaient des primes plus qu'intéressante. Mais, là était la dur loi de ce métier. Excercé un travail qui, pour lui, était des plus normal, sans pouvoir se reposer tranquillement une fois la journée terminée. Comme quoi, ne pas se conformer à rester derrière un bureau 8h par jour à trifouiller devant un écran d'ordinateur n'était pas si bien vu que ça...

Assis sur le sol, adossé à un mur encore solide, malgré le piteux état qu'il affichait, Miles vint écraser une cigarette sur le sol avant d'aller, cette fois, non pas dans la poche intérieur gauche de sa veste mais bien la droite. Il en sortit alors un petit objet métallique rectangulaire dont le reflet argenté se perdait sur les murs détruits ou encore couvert de graffitis et de vieilles tâches de sang, semblant présentes depuis plusieurs jours, des semaines même si pas des mois ou, encore, des années. Au pied de ces bâtisses, l'on pouvait même apercevoir le dessin d'une craie blanche, traçant alors la trace d'un corps dont la mort serait du à une décapitation, la forme de la tête se trouvant trois mètre plus loin sur le sol. Que voulez vous, quand on dit que ce coin est un véritable coupe gorge, ce n'est pas pour plaisanter ou vous embêter...

Sur ce, il porta cet objet à ses lèvres et commença à souffler dedans. L'harmonica en question, puisque c'était de ça dont il s'agissait, laissait alors sa musique venir envahir l'enbtièreté de ce quartier malfamé, se répercutant alors aussi bien sur le sol que sur la parcelle de toit présente et sur les murs de ce grand hall. Le son chaud et rugueux de l'instrument se laissait alors s'évanouir danbs une mélodie digne du prisonnier, assis dans l'obscurité de sa cellule et sentant le couloir de la mort lui ouvrir ses portes de manière imminente. Oui, autant que Miles n'avait aucun problème de survie que, à cet instant, une sensation de désespoir et de tragédie enveloppait tout ce macabre théâtre qu'étaient devenu ces chers HLM...

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